Robert Schuman, père fondateur de la construction européenne, fera bientôt un premier pas décisif vers la béatification, marquant un soutien des papes à son idéal de paix. Il était lui-même animé par une foi catholique, profonde mais discrète. Depuis plus de trente ans, le diocèse de Metz a déposé un dossier pour la béatification de Robert Schuman, Français à l’origine de la construction européenne.

Le pape François devrait reconnaître par décret, peut-être en juin, « les vertus héroïques » de Robert Schuman, qui décrochera alors le titre de « vénérable ». La reconnaissance des vertus héroïques précède une béatification, laquelle exige un miracle. Il faut ensuite un second miracle, validé par le Vatican, pour obtenir le statut de « saint ».
Le député français fut plusieurs fois ministre. L’un des temps forts de sa carrière politique remonte à la déclaration du 9 mai 1950 -aujourd’hui journée de l’Europe- lors de laquelle il annonce le projet français de création de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA), acte premier de la construction européenne. « Il n’est plus question de vaines paroles, mais d’un acte, d’un acte hardi, d’un acte constructif », souligne Robert Schuman, alors ministre français des Affaires étrangères. Cet acte « hardi » consiste à proposer à l’Allemagne, cinq ans seulement après sa capitulation, la mise en commun des productions de charbon et d’acier pour créer un espace de paix en Europe. La CECA est scellée par un traité en 1951 entre l’Allemagne, la France, l’Italie, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas.