Le mardi 17 janvier, nous ferons mémoire de St Antoine le Grand (251-356 = 105 ans). Il peut nous intéresser à plus d’un titre. D’abord soulignons qu’il est vénéré par les catholiques et les orthodoxes.
Il ouvre donc la porte de la Semaine de Prière pour l’Unité des Chrétiens qui commencera le 18 janvier. Combattant vaillant contre les tourments physiques et spirituels du démon, il est, Mgr Luc Ravel le sait bien, le Saint Patron des Militaires de la Légion Etrangère.
On le voit représenté sur le très célèbre retable d’Issenheim, peint par Matthias Grünewald. Cela nous rappelle un terrible fléau qui a commencé au Xème siècle et qui ne disparaitra complètement qu’avec les mesures modernes d’hygiène alimentaire. Le « mal des ardents », « peste de feu », « feu d’enfer » était aussi appelé « feu de Saint Antoine », car L’Ordre Hospitalier de Saint Antoine (Antonins) a particulièrement lutté auprès du peuple contre cette maladie qui rendait fou, avec l’impression de brûler de l’intérieur, maux provoqués par l’ergot du seigle.
Il est très probable que cette maladie ait ressurgi en 1951 à Pont-Saint-Esprit dans le Gard, où des centaines d’habitants se plaignirent de bouffés de chaleur et d’hallucinations. Pourquoi ? Parce que la France manquait de pain à ce moment-là, et qu’il y a eu des importations massives de farines venant de nombreux pays, sans grandes vérifications sanitaires, probablement. Même avec une médecine très avancée, nous ne sommes pas complètement à l’abri des intoxications alimentaires et virus sournois. Pensons à prier pour nos frères et sœurs qui ont des problèmes pour se nourrir dans les pays pauvres (Sahel). Pensons à prier pour ceux et celles qui sont touchés plus durement que nous par des maladies non-encore éradiquées là où ils vivent. Prions beaucoup…
P. Bernard
Saint Antoine
C’était un jeune homme riche, propriétaire terrien en Haute-Égypte. Mais la question de son salut le tourmentait. Préoccupé par ce qu’il avait lu dans les Actes des Apôtres qui décrivent la première communauté chrétienne où tout était en commun, il entre dans une église. Et c’est là qu’il entend l’Évangile du jeune homme riche. Il est saisi par la coïncidence : ce texte s’adresse à lui, pense-t-il, et aujourd’hui même. Il distribue sa fortune aux plus pauvres et se retire quelque temps après dans le désert de Nitrie, habitant un fort militaire abandonné.
Là, pendant plus de vingt ans, il subira les attaques du démon qui prend l’apparence de bêtes féroces ou sensuelles. Ce sont les célèbres tentations de saint Antoine.
Des disciples viennent le rejoindre et, pour eux, il organise une vie monastique en même temps qu’érémitique. C’est pourquoi il est considéré comme “le père des moines”.
Attentif à la vie contemporaine de l’Église, il se rend à Alexandrie pour soutenir les controverses contre les païens et les hérétiques ariens. Le père des moines s’éteint à 105 ans. Plus que les faits merveilleux de sa vie, retenons ses paroles et les enseignements qu’il donnait à ses disciples : “Efforçons-nous, leur disait-il, de ne rien posséder que ce que nous emporterons avec nous dans le tombeau, c’est-à-dire la charité, la douceur et la justice… Les épreuves nous sont, en fait, profitables. Supprimez la tentation et personne ne sera sauvé.”
Image: détail du Retable de Issenheim, par Mathias Grünewald (Colmar, Musée Unterlinden)