Faire l’expérience de la présence réelle

« La foi en la présence réelle est une grande chose, mais elle ne nous suffit pas », a déclaré le cardinal Raniero Cantalamessa, prédicateur de la Maison pontificale.

Énumérant les différentes « traditions eucharistiques » – latine, orthodoxe, protestante -, il a dénoncé le fait que nous, chrétiens, avons « réduit le gage suprême de l’amour et de l’unité que le Seigneur nous a laissé », allant jusqu’à en faire « l’objet privilégié de nos querelles ». Puis il a expliqué que les hommes ont toujours eu une « présomption » à vouloir enfermer le mystère eucharistique dans une « théorie » ou une « parole ».

Or, le cardinal Raniero Cantalamessa a assuré qu’il était nécessaire de « connaître » cette présence eucharistique, d’en faire l’« expérience ». Certes, la foi en la présence réelle est une « grande chose », mais elle « ne suffit pas ». Il a illustré sa thèse avec l’exemple de celui qui ne  « connaît » le feu qu’une fois l’avoir touché.

« Il ne s’agit pas d’une perception naturelle mais du fruit d’une grâce qui opère comme une rupture de niveau, un saut de qualité », a commenté le cardinal capucin. Ainsi, Dieu se « donne à reconnaître » aux chrétiens d’aujourd’hui, de la même manière qu’il le faisait avec les apôtres après la Résurrection : par un « don de sa grâce ». C’est de notre foi, et de notre « sentiment » de présence de Jésus dans l’Eucharistie, que doit naître une « révérence spontanée » envers lui, a-t-il ajouté.

Concluant avec l’exemple de saint François, dont le cœur était « rempli de tels sentiments envers Jésus dans l’Eucharistie », il a cité le saint d’Assise qui encourage à « recevoir tout entier » celui qui « se donne à nous tout entier », et qui a l’humilité immense de se « cacher sous une petite hostie de pain ».

(cath.ch/imedia/al/bh)