Gravée au fond du cœur

Mot de la semaine 29e dimanche du Temps ordinaire (A).

Le denier représentait le buste de l’empereur avec l’inscription « Tibère César, fils du divin Auguste, Auguste » : prétention divine blasphématoire pour les Juifs ! Jésus reconnaît la souveraineté romaine : le Prince qui frappe monnaie a autorité sur le pays. Lui ne veut pas être un messie politique. Les croyants demeurent des citoyens tenus à remplir tous leurs devoirs.

S’il faut rendre à l’Empereur l’impôt (la pièce frappée à son effigie), il faut plus encore rendre à Dieu ce qui porte son image. Or qu’est-ce qui porte l’image de Dieu ? Ainsi que le déclare le premier récit de la création : l’être humain ! Tout être humain, quels que soient sa couleur de peau, son état de santé, son âge, sa condition, porte l’empreinte divine et est donc revêtu d’une dignité inaliénable. L ’Etat ne dispose
donc pas d’un pouvoir inconditionnel, il ne peut empêcher l’humain de « se rendre à Dieu », il ne peut imposer l’athéisme en combattant la religion vue comme une superstition néfaste, ni imposer des lois qui brident la liberté et bafouent la dignité humaine.

Le monde dans lequel nous vivons n’est que l’ébauche du Royaume des cieux. En nous rendant semblable à Celui dont l’effigie est gravée au fond de nos cœurs, son Royaume grandira et transformera ceux de ce monde.

PÈRE MICHEL STEINMETZ, CURÉ