Il est parti. Et sans doute de village en village, il a recommencé la même chose, annonçant un nouvel ordre des choses, de nouveaux rapports sociaux. En guérissant les malades, en remettant debout ceux qui étaient écrasés, en réinstallant dans les communautés humaines ceux qui en étaient exclus, en rendant confiance à chacun. Et puis, lorsque le succès grandissait, il est à nouveau parti ailleurs, forçant ainsi chacun non seulement à devenir autonome, mais les invitant à se remettre debout et à rendre confiance à tous ceux qui partageait les mêmes souffrances et les mêmes malheurs.
Il est parti. Et depuis lors, il est l’insaisissable. L’enfermerait-on sous une pierre scellée, qu’il en sortirait vivant. L’ensevelit-on dans le tombeau de nos oublis, qu’il surgit à nouveau, un jour ou l’autre, à la croisée de nos chemins. C’est pourquoi, dans notre monde d’aujourd’hui, il nous invite à faire comme lui-même a fait : ne pas céder à la fatalité mais croire, et faire en sorte, que le malheur de ce monde peut être changé.
Père Michel Steinmetz, curé.