Je l’ai glorifié, et je le glorifierai encore…

Le Messie va être glorifié, et nous savons que les disciples en entendant cela peuvent encore imaginer que Jésus va manifester sa puissance dans un déferlement de force. Mais ils ont déjà été préparés et prémunis contre cette tentation : « si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il ne porte pas de fruit, mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit » (Jn 12,24). Il faut bien comprendre que la gloire du Messie passe par sa mort dont ils vont être les témoins dans les jours qui viennent.

Or on ne tient pas à disparaître. Au contraire nous serions plus tentés de nous agripper pour mieux demeurer. L’Évangile nous enseigne un autre chemin. Pour que l’épreuve que les disciples vont traverser contribue à fortifier leur lien avec le Christ et leur permettent d’entrer dans la perspective propre de Jésus, la voix qui se fait entendre comme un écho de la transfiguration que nous avons méditée à l’entrée de ce Carême, dit : « je l’ai glorifié et je le glorifierai encore ». La gloire du Christ, d’après l’évangile de saint Jean c’est son élévation de terre, c’est-à-dire sa crucifixion. Et pourtant, là où les témoins ne verront qu’un signe de malédiction, un signe de défaite, un signe d’abandon de la part de Dieu, Dieu lui-même dit : « je l’ai glorifié, et je le glorifierai encore ».

Michel Steinmetz +, curé.