Redresser le chemin, aplanir les obstacles, combler les ravins : apparemment ce n’est plus Dieu qui prépare le chemin pour son peuple, c’est le peuple qui est appelé à préparer le chemin pour son Dieu. Et cette préparation c’est, comme nous l’indique l’évangile, la conversion des cœurs ; c’est le baptême de conversion pour le pardon des péchés auquel Jean-Baptiste appelle le peuple qui l’écoute.
Paradoxe que présente ce chemin. En effet, le prophète Baruch nous dit que c’est Dieu qui le travaille, l’aplanit, le rend praticable pour son peuple, alors que l’évangile de Luc, par la bouche de Jean-Baptiste, nous dit que c’est au peuple de le préparer pour que le Seigneur vienne. Il ne s’agit pas d’une contradiction ou d’un renversement de l’approche de la foi. Il s’agit au contraire de prendre conscience que la venue du Christ est à la fois un don de Dieu, celui qu’il envoie dans le monde, celui qui va être le Verbe incarné, Dieu vivant au milieu des hommes, et en même temps un appel à tous les cœurs, à toutes les libertés à se convertir et à lui laisser la voie libre pour se rendre accessibles à cette visite du Messie.
Michel STEINMETZ +, curé