L’eau en vin et les pleurs en joie  

Dans l’évangile, l’eau se change en vin non pas dans les jarres mais  lorsqu’on la sert. C’est donc bien dans la relation et dans le don que se réalise cette promesse du Christ. Pour cela, il ne s’agit pas de s’illusionner soi-même, de faire comme si la tristesse n’était pas là ou d’affirmer que le devoir et les limites n’ont pas de sens. Mais si nous voulons prendre l’évangile au sérieux, il s’agit plutôt de découvrir que l’espérance chrétienne veut que la tristesse puisse toujours être transfigurée en joie, pour de vrai. Que le premier signe que Jésus opère à Cana n’est pas une manifestation de puissance, mais l’unique signe, celui de Pâques, où l’eau de nos larmes fait place à la joie de Pâques, où un tombeau vide nous invite au festin des noces.

Cana, c’est le premier miracle, le premier signe. Jésus nous y fait découvrir qui il est : Celui qui permet de faire entrer enfin un peu de Dieu dans cette vie sans persistance, carrure ni équilibre s’Il n’y est pas.

Michel Steinmetz, curé