Parce que Dieu ne se contente pas d’être et de demeurer dans sa gloire pour susciter notre admiration ou notre désespoir de ne jamais pouvoir le rejoindre, tels des visiteurs contemplant une lointaine œuvre d’art mise à l’abri dans une vitrine, Dieu veut nous intégrer à ce qu’Il est. Ainsi, la Trinité n’est plus de l’ordre du concept mais de la vie. En la célébrant, c’est notre vie chrétienne et baptismale que nous célébrons dans le rappel du don que Dieu nous fait.
Nous sommes baptisés « au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit ». Ne voyez pas là une simple formule liturgique car nous sommes dès lors réellement immergés dans la Trinité. Qu’est-ce que cela signifie ? Il n’y a plus Dieu d’un côté, et nous de l’autre. Notre véritable nature est révélée. Nous sommes non seulement faits pour Dieu mais nous sommes capables de Lui. Nos frères orthodoxes ou de tradition orientale n’hésitent pas à parler de « divinisation » pour désigner notre avenir. L’Occident est plus mesuré et fait dire à saint Irénée de Lyon : « La gloire de Dieu c’est l’homme vivant ; la vie de l’homme, c’est de contempler Dieu ».
Michel Steinmetz, curé.
