La kénose est un terme utilisé en théologie pour signifier que Le Verbe de Dieu a renoncé à tout ce qu’il avait de gloire auprès de son Père pour habiter pleinement la condition humaine. Il s’est donc livré consciemment à la mort.
L’épitre de St Paul aux Philippiens, chapitre 2, nous éclaire sur ce point : Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu homme à son aspect, il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix. C’est pourquoi Dieu l’a exalté : il l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse au ciel, sur terre et aux enfers, et que toute langue proclame : « Jésus Christ est Seigneur » à la gloire de Dieu le Père. »
C’est pourquoi cette kénose du Verbe, qui illustre l’abaissement de Dieu devant l’homme afin de lui donner l’occasion d’une conversion et d’un salut, bouscule notre mentalité quelque peu fière.
Dans le geste du lavement des pieds, que nous vivrons bientôt, Jésus nous appelle à l’humilité avec nos frères et sœurs. Nous perdons notre vanité, puisque nous ne faisons qu’imiter Dieu. L’initiative ne vient pas de nous. Nous sommes serviteurs d’un Dieu que nous ne pouvons ni sous-passer ni surpasser.
Toute excuse que nous trouverions pour ne pas nous plier à cet abaissement ne ferait qu’enlever à ceux que nous rencontrons la possibilité d’une conversion et d’un salut. La gloire que nous aimerions en ce monde est vaine. La gloire du Ciel se gagne dans la douceur, l’humilité, le service, la douleur et l’amour du prochain qui est la seule preuve crédible de notre amour de Dieu.
P. Bernard