Qui donc était aveugle ?

Sainte Odile est représentée comme Abbesse, ayant une crosse dans une main et un livre ouvert dans l’autre où des yeux sont dessinés. Quand il y a un miracle concernant les yeux, nous pensons la plupart du temps aux yeux de notre visage. Mais combien de temps a-t-il fallu à Etichon-Adalric pour reconnaître que Dieu peut être à l’œuvre dans la vie d’une handicapée ? Trop longtemps, parce que fou de rage en apprenant que Odile est vivante et guérie, et que son fils a manœuvré pour la réhabiliter dans la famille, il tue ce dernier !

Qui donc était aveugle ? Comme Bartimée dans l’évangile de Saint Marc. Qui a vu en Jésus celui qui pouvait le sauver ? Uniquement l’aveugle. Les autres n’ont rien vu. Qui a reconnu Jésus à la fraction du pain, alors qu’il avait disparu à leurs yeux ? Les pèlerins d’Emmaüs. Quelle est donc cette capacité de voir au-delà de la vision biologique humaine ?

Qui peut encore croire que nous sommes seulement « physique et chimie » ? Ou alors, s’il vous plaît, injectez-moi non pas ce vaccin que je ne nommerai pas, mais une dose d’amour et donnez-nous sa composition moléculaire !

Ne vous pressez pas, moi j’ai déjà tout ce qu’il faut avec ce que mes yeux intérieurs m’ont permis de voir, Jésus, Fils de Dieu et Dieu avec le Père et l’Esprit-Saint. Et merci Seigneur pour mes yeux biologiques, qui me permettent de savourer les évangiles et de te voir encore et encore, toujours plus distinctement, avec mes yeux intérieurs.

Pendant ce temps de l’Avent, Seigneur, avec sainte Odile, ouvrez les yeux de notre conscience, ouvrez-nous les yeux sur ces limites intellectuelles où nous nous complaisons, où nous n’introduisons plus de morale. Car la morale, c’est plus que l’intelligence, c’est la Sagesse.

P. Bernard